Yanne
Dosier du
groupe belge : « S’Aider Compact »
Mis
en ligne le 02/11/1997
Le
groupe Belge s'est doucement fait un nom ces derniers mois. Premier album,
"Des plans en ville" est perfectible mais distille une pop sensible.
Dernier
nom en vue de la scène rock Bruxelloise le groupe S’aider Compact s'était déjà
fait remarquer il y a deux ans à l'occasion du concours « Musique Façon
France ». Distillant une pop chantée en français entre Louis Bertignac et Lââm,
le trio de compositeur et interprète refait parler de lui à Bruxelles cette
année avec "Ravisement", Album aux envolées éblouissantes mais au
propos sombre. Sur ce CD un titre imparable qui vient les représenter "Le
grand saut". Ce deuxième album
beaucoup plus abouti que le précédent, nous dévoile un univers émaillé
de fêlures tant amoureuses que familiales. Epaulé à la production artistique
par Didier Capre (Personne, Bashung, Suede, Tricky), les auteurs entendent toutefois
"éviter la psychologie à deux balles". Pour y contribuer, à l’inverse
du premier, la réalisation de cet album a été confié à un vrai réalisateur /
arrangeur, Rudy Kaman. « Nous avons connu
Rudy à l’époque où nous écumions lui et nous les concours de chansons
Francophones pour faire entendre nos compositions… A l’époque il nous avait
scotché par sa maîtrise des arrangements. C’est quelqu’un qui connaît vraiment
toutes les facettes de la composition et qui est capable de créer pour chaque
morceau un vrai univers – presque sur commande – Sa gentillesse et son humilité
font que c’est un bonheur de l’avoir à nos côtés ».
Originaire
de Corse, Yanne Dosier étudie et joue du piano
dès six ans à l'académie. A douze ans, il "pète un plomb" et se lance
dans le jazz. L'envie d'écrire et de composer le démange. Majeur, il quitte
l'Ile de beauté pour Marseille. Puis se retrouve à Bruxelles pour entamer,
comme de nombreux Français, des études de kinésithérapeute. Les occasions de
faire des pauses dans la cité ardente sont nombreuses. Et c'est en allant à un
concert d’Arnaud, qu'il rencontre Didier Capre, et Sam
Rigine , qui deviennent respectivement guitariste et batteur de la
formation S’aider Compacte.
Bye,
bye Belgique ?
Les
chansons de notre nouvel album vont nous permettent également de nous frotter à
la scène Française. "Dick Annegarde est
un artiste pour lequel nous avons un respect incroyable. Il a joué la bonne fée
pour nous, car il était là à tous nos concerts et nous a par ailleurs présenté
sa maison de disque", se souvient Yanne. Depuis la réalisation de mon
album à Paris, où je passais avec Rudy Kaman
plus de temps au Studio « Air K » que chez moi à Bruxelles, mon amie
et moi avons trouvé un pied à terre à Paris en attendant… Yanne Dosier le chanteur à la voix éraflée et
traînante et son groupe commence du coup, également à se faire un nom dans
l'Hexagone. C'est déjà un miracle, constate-t-il. D'autant que la France reste
une société du risque zéro. Les concerts à Paris le reflètent : peu d'artistes
osent se lancer."
Cet
album renferme quelques titres qui valent le détour. A commencer par "Les
Petits animaux" et "Mauvais quart d’heure". Une chanson piano
voix dépouillée où Yanne parle de la fin de vie de Michael
Bast, légende footballistique de Manchester United dans les années 70,
décédé d'une mort prévisible l'an dernier, suite à des problèmes d'alcool :
"300 000 personnes se sont agglutinées devant son hôpital, évoque-t-il. Ce
regard et cette affection des gens pour quelqu'un qui s'en allait m'ont
touché."
Les
débuts...
Co-écrit
avec Pierrick Fress, un poète Bruxellois
d'origine autrichienne, "Sous ton toit" était au début une longue
diatribe érotique, ensuite raccourcie et mise en musique avec brio par Rudy Kaman. "Un des seuls morceaux où le texte
était là avant les notes, note Yanne. Je travaille toujours selon le processus inverse
car je pense qu'il faut d'abord une mélodie qui entre en tête et reste."
Egalement
marquante, la reprise de "La bohème" de Charles
Aznavour se dévoile sous un jour opéra rock très bien senti. "Cet
arrangement m’a séduit dés que Rudy Kaman me
l’a fait découvrir, il possède une violence qui va parfaitement dans le sens du
narrateur. Je trouve qu'elle a encore plus de force si elle est chantée par un
hétéro, car ça ne la communautarise pas. C'est un cri contre toutes les
intolérances... mais je ne sais pas si M. Aznavour l'a écoutée..."